Plus de 160 ONG congolaises de défense des droits de l'homme ont appelé vendredi au maintien des sanctions de l'Union Européenne contre une dizaine de proches de l'ex-président congolais Joseph Kabila, sanctionnés pour de "graves violations des droits de l'homme".
"Nous (...) estimons qu'il serait judicieux que les sanctions ciblées soient maintenues tant qu'ils n'auront fait l'objet d'aucune procédure judiciaire pour leur implication dans les graves violations de droits humains qui ont prévalue à la prise de ces sanctions", a déclaré au cours d'un point de presse à Kinshasa, Rostin manketa, directeur exécutif de l'ONG la voix des sans voix, signataire de la déclaration conjointe.
"L'alternance" au sommet de l'Etat "ne peut pas être utilisée comme une raison primordiale pour la levée des sanctions, car les auteurs de tous ces crimes impunis vont jubiler devant un peuple victime et impuissant", a-t-il poursuivi, appelant l'UE de "se mettre du côté des victimes, qui veulent garder espoir de voir la justice rendue en leur faveur".
Cet appel est lancé à la veille de la réunion du conseil des Affaires étrangères de l'UE qui doit décider du maintien ou non de ces sanctions incluant le gel des avoirs et l'interdiction de voyage dans les pays membres de l’UE.
Prises le 12 décembre 2016 et le 29 mai 2017, ces sanctions ciblent notamment Kalev Mutond ex-chef du l'Agence Nationale des renseignements (ANR) , Ramazani Shadary ex-ministre de l'intérieur, Lambert Mende ancien porte-parole du gouvernement et d'autres membres de l'appareil sécuritaire de l'Etat (Officiers de l'armée et responsables de l'ANR).
Le nouveau président Félix Tshisekedi avait plaidé, au lendemain des élections législatives et la présidentielle du 30 décembre 2018, pour la levée de ces sanctions.
Pascal Mulegwa, Nadia Chahed
Photographie : Archive, Agence Anadolu