Douze autres personnalités congolaises sont toujours concernées par des restrictions de voyage dans l'espace européen et par le gel de leurs avoirs.
Le Conseil de l'Union européenne (UE) a levé, lundi, ses sanctions contre deux proches de l'ancien président congolais Joseph Kabila, mais les a reconduites contre douze autres personnalités congolaises dont des membres de l'appareil sécuritaire de l'Etat.
Si l’identité de ces deux hommes n’est pas révélée dans le communiqué officiel du Conseil, une source au sein de la délégation de l'UE à Kinshasa a affirmé qu'il s'agit de l’ancien porte-parole du gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC), Lambert Mende et de Roger Kibelisa, ancien chef de la sécurité intérieure au sein de l'Agence nationale des renseignements (ANR).
Réuni lundi à Bruxelles, lundi, le Conseil a refusé de lever ces sanctions, dont la restriction de voyage dans l'espace européen et le gel des avoirs, à l'encontre de 12 autres personnalités, dont notamment les généraux Gabriel Amisi, John Numbi, Ilunga Kampete, Delphin Kahimbi, et les anciens ministres de l'Intérieur Evariste Boshab et Emmanuel Ramazani.
Ces sanctions avaient été adoptées depuis décembre 2016 et mai 2017, en réponse aux entraves au processus électoral et aux violations des droits de l'homme. Elles avaient été renouvelées en décembre 2018 à la veille de l’élection présidentielle, malgré les menaces du régime Kabila à l'encontre de l'UE.
Aujourd'hui assistant du conseiller spécial du président Félix Tshisekedi en matière de sécurité, Kibelisa était accusé d’arrestations arbitraires d'opposants et d'activistes de la société civile.
Mende était, pour sa part, accusé d'être responsable d'une "politique répressive menée envers les médias".
Arrivé au pouvoir après une élection présidentielle controversée et considérée par la France comme un "deal à l'Africaine" , Félix Tshisekedi avait plaidé en faveur d’un allègement de ces sanctions.
Dans son communiqué, le Conseil européen précise qu’il "réexaminera à nouveau les mesures restrictives au vu de l’évolution de la situation et se tient prêt à les adapter en conséquence".
L'Union européenne a noté, dans le même communiqué, la persistance de la corruption, du blanchiment d'argent, du détournement de fonds publics en dépit de la lutte engagée par Félix Tshisekedi.
Pascal Mulegwa, Lassaad Ben Ahmed
Photographie : L'ancien président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila
Archive, Pascal Mulegwa / Agence Anadolu