Et interpellent la communauté internationale sur la nécessité "de la mise en place d’un plan de type Marshall" pour les 5 pays de la région.
Les chefs d’Etat des pays du G5 Sahel ont décidé « de mobiliser davantage de forces » dans la région des trois frontières (Burkina Faso, Mali et Niger) et interpellé la communauté internationale sur la nécessité « de la mise en place d’un plan de type Marshall » pour les cinq pays membres.
C’est ce qui ressort du communiqué final du sommet extraordinaire des chefs d’Etat du G5 Sahel, réunis dimanche à Niamey, suite à l’attaque ayant visé le poste avancé de l’armée nigérienne à Inates (ouest), faisant 71 victimes parmi les soldats nigériens, 12 blessés et plusieurs disparus.
Au terme de cette réunion, les chefs d’Etat du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad ont émis un communiqué de 24 points, dans lequel ils ont condamné cette attaque ainsi que celles de Boulikessi, Tanbakort et Indeliremane au Mali, et de Koutougou et Boungou au Burkina.
Après avoir rendu un hommage aux victimes, les chefs d’Etat ont exprimé leur volonté « de tout mettre en œuvre pour améliorer la coordination entre la Force Conjointe, les Forces de défense et de sécurité nationales et les forces internationales alliées ».
Ils ont notamment réitéré « leur appel au Conseil de Sécurité des Nations Unies pour examiner favorablement leur requête de placer le mandat de la Force conjointe du G5 Sahel-sous le chapitre VII de la Charte des Nations Unies et de renforcer celui de la MINUSMA ».
Aucune mention n’a été explicitement faite à la force française Barkhane, présente dans la région depuis 2014 avec 4500 soldats.
En revanche, ils ont rappelé « la responsabilité de la Communauté internationale dans la situation d’insécurité au Sahel due à la déstabilisation de l’Etat libyen », exhortant les partenaires à concrétiser leurs annonces de financement, lors du sommet de février 2018 à Bruxelles.
Les chefs d’Etat ont considéré que «la pauvreté est l’une des causes du terrorisme » et interpellé « la communauté internationale sur la nécessité de la mise en place d’un plan de type Marshall pour les pays membres du G5 Sahel ».
Pour rappel, le sommet extraordinaire qui a eu lieu dimanche à Niamey est intervenu au lendemain de l’annulation du sommet de Pau (sud-ouest de la France), convoqué (pour le 16 décembre) par le président français Emmanuel Macron en vus d’obtenir «des éclaircissements» sur la présence de Barkhane au Sahel africain.
Suite à la mort de 13 soldats français au Mali, le 25 novembre, Macron avait affirmé qu’il « ne veut ni ne peut avoir des soldats français au Sahel » sans clarification à ce sujet.
La force Barkhane avait été lancée le 1er août 2014 en partenariat avec les pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Nier et Tchad).
"Elle regroupe environ 4 500 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace", selon le ministère français des Armées.
Le départ de la force française du Sahel devient, par ailleurs, une revendication de plus en plus populaire.
Au Niger, une manifestation contre la présence étrangère (particulièrement française) devait avoir lieu le 15 décembre, mais elle a été interdite par le maire de Niamey. Le Collectif des organisations de la société civile (OSC) a dû la reporter au 29 décembre.
Lassaad Ben Ahmed
Photographie : Archive, Agence Anadolu