Ils sont poursuivis pour mise en danger de la personne d’autrui, omission de porter secours à autrui et homicide involontaire.
Le procureur du Burkina Faso, Harouna Yoda, a décidé d'engager des poursuites contre 9 policiers après l'enquête préliminaire sur la mort, en juillet dernier, de 11 détenus dans un commissariat à Ouagadougou.
Selon un communiqué publié dimanche 29 décembre et signé par le procureur, 9 agents de l'Unité anti-drogue (UAD) de la capitale burkinabè, Ouagadougou, sont "mis en cause" pour des faits de mise en danger de la personne d’autrui, d’omission de porter secours à autrui et d’homicide involontaire.
“Dans la matinée du 15 juillet 2019, nous avons été informés du décès de onze (11) personnes suspectées d’avoir commis des infractions en lien avec les stupéfiants et qui étaient gardées à vue dans une cellule de l’Unité anti-drogue de la police nationale. Sur nos instructions, une enquête a immédiatement été ouverte afin de déterminer les causes et les circonstances de ces décès”, note le communiqué
Yoda ajoute, dans le communiqué, qu’en application des articles 253-1 et 253-2 du nouveau Code des procédures pénales, qui prévoient un traitement spécial des infractions commises par des officiers de police judiciaire dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions, une requête a été adressée à la Chambre criminelle de la Cour de cassation à l’effet de désignation de la juridiction chargée de la suite de la procédure.
Pour rappel, 11 personnes ont perdu la vie dans la nuit du 14 au 15 juillet, alors qu’elles étaient placées en garde à vue dans les locaux de l'Unité anti-drogue de Ouagadougou.
Ces individus avaient été arrêtés dans le cadre d’une enquête sur le trafic et la consommation de drogue, a indiqué une source sécuritaire.
Wendyam Valentin Compaoré, Lassaad Ben Ahmed
Photographie : Archive, Agence Anadolu