Trois leaders de l’opposition togolaise, ont exigé mercredi "une application stricte de la constitution togolaise et la suspension du processus électoral
Trois leaders de l’opposition togolaise, ont exigé mercredi "une application stricte de la constitution togolaise, une suspension du processus électoral et une transition au sommet de l’Etat en vue de normaliser la vie politique dans le pays".
Nathanaël Olympio, Président du "Parti des Togolais", Ouro Dzikpa Tchatchikpi ex conseiller du Parti National Panafricain (PNP) à la base du soulèvement de août 2017 et l’ancien député Djimon Oré, président du Front des Patriotes pour la Démocratie (FPD), s'exprimaient en conférence de presse à Lomé au lendemain de l’investiture de Faure Gnassingbé comme candidat du parti UNIR (au pouvoir) pour la prochaine présidentielle du 22 février prochain.
"On nous a dit que la candidature de Faure Gnassingbé répond à la constitution réformée en mai dernier. Si tel est le cas, la même constitution doit être respectée à tous les niveaux. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui notamment s’agissant de la recomposition de la Cour Constitutionnelle togolaise", a relevé Nathanaël Olympio.
En effet si la constitution togolaise fixé à neuf les membres de la cour constitutionnelle, ce sont seulement 6 membres qui ont prêté serment devant Faure Gnassingbé fin 2019 pour pouvoir jouer leur rôle dans le processus électoral en cours.
Les autres membres devant être nommés par le Sénat, aucune disposition transitoire n’a été prévue au terme de la réforme constitutionnelle de mai 2019 pour parer à ce vide.
Faits qui prouvent selon ces leaders de l’opposition que Gnassingbé a "fait un coup de force constitutionnel inacceptable".
"En décembre, nous avons vu le chef de l’état installer une cour constitutionnelle composée de 6 membres et cela est complètement illégal et anticonstitutionnel. Et donc tous les actes que cette cour constitutionnelle sera amenée à prendre seront illégaux. Et l’élection à venir sera une élection complètement illégale. Cela est inacceptable", a martelé Olympio.
Et d’ajouter : "Nous nous trouvons devant une situation d’exception constitutionnelle. On ne peut pas avancer. Et quand c’est comme ça, la seule solution qui puisse exister, c’est de mettre en place une transition pour mettre à plat les difficultés constitutionnelles qui se présentent aujourd’hui".
Les trois leaders de l'opposition togolaise ont, en outre, menacé de lancer d’ici le début de l’ouverture de la campagne électorale le 06 février 2020, des manifestations pacifiques dans le pays, pour faire pression sur le gouvernement affirmant qu’ "il ne peut plus avoir une parodie d’élection au Togo".
La clôture du dépôt officiel des candidatures est fixé à ce mercredi à 23h59 à la CENI, Commission Électorale Nationale Indépendante, c’est à la cour constitutionnelle, qu’il reviendra de valider les candidatures.
C’est la même cour qui validera les résultats de la présidentielle à venir.
Alphonse Logo, Nadia Chahed
Photographie : Le président togolais, Faure Gnassingbé
Archive, Agence Anadolu