Human Rights Watch exhorte les autorités maliennes à intensifier d'urgence les enquêtes et les poursuites contre les responsables des attaques meurtrières.
Des groupes armés tuent, mutilent et terrorisent des communautés dans tout le centre du Mali en toute impunité, a déclaré lundi Human Rights Watch (HRW) dans un récent rapport.
L'organisation non gouvernementale de défense et de surveillance du respect des droits de l'homme a fait état de nombreux villageois ayant été brûlés vifs "tandis que d'autres étaient tués par des engins explosifs".
L'ONG a exhorté les autorités maliennes à ouvrir une enquête d'urgence sur ces attaques meurtrières, et à poursuivre les responsables.
Le rapport est basé sur des témoignages rapportant des dizaines d'attaques de groupes armés en 2019, au cours desquelles au moins 456 personnes civiles auraient été tuées et des centaines d'autres blessées, selon HRW.
«Des groupes armés tuent, mutilent et terrorisent des communautés dans tout le centre du Mali sans aucune crainte apparente d'être tenus pour responsables», a déclaré Corinne Dufka, directrice pour l'Afrique de l'Ouest à Human Rights Watch, et auteure du récent rapport.
«Le bilan humain des vies brisées augmente à mesure que les cycles meurtriers de violence et de vengeance se poursuivent.
«Le fait que le gouvernement malien n’ait pas puni les groupes armés de toutes parts encourage ceux-ci à commettre de nouvelles atrocités.
«Le gouvernement, avec l'aide de ses partenaires internationaux, doit faire beaucoup plus pour poursuivre les responsables de crimes et démanteler les groupes armés violents», a déclaré Dufka.
Des tensions avaient éclaté au Mali en 2012 à la suite d'un coup d'État manqué et d'une rébellion touareg qui avait finalement permis à des groupes militants liés à Al-Qaïda de prendre le contrôle de la moitié nord du pays.
En 2015, un accord de paix a été signé entre le gouvernement et certains groupes d'insurgés.
Les différends politiques et communautaires continuent d'alimenter les tensions dans le nord du Mali, compromettant ainsi la mise en œuvre de l'accord de paix.
Le Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel (UNOWAS) a récemment déclaré que la région du Sahel était dans une vague dévastatrice d'attaques terroristes contre des cibles civiles et militaires.
Les attaques terroristes ont quintuplé au Burkina Faso, au Mali et au Niger depuis 2016, avec plus de 4000 décès signalés en 2019 contre environ 770 en 2016, selon l'ONU.
Felıx Tıh, Ümit Dönmez
Photographie : Archive, Agence Anadolu
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