Le Fonds international de développement agricole (Fida) a annoncé le déblocage de 20 millions de dollars en appui au développement au Mali, a annoncé la présidence malienne sur sa page officielle mardi dans la soirée.
L’annonce a été faite suite à une audience du président malien Ibrahim Boubaker Keita avec le président du Fida, Gilbert F. Houngbo, en marge de la 43ème session du Conseil des gouverneurs du Fonds, mardi à Rome.
Etaient également présents, à cette occasion, le directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM).
Exposant les défis alimentaires que le Mali doit relever, le président Keita a indiqué, lors d’une conférence de presse tenue en marge des travaux de cette réunion, que « nous avons eu une récolte record de 10 millions de tonnes de céréales mais ce n'est toujours pas suffisant ».
Il a rappelé, à cet effet, les conséquences de l’insécurité sur l’activité agricole. «Tout le problème est d’atteindre des zones enlisées dans des conflits», a-t-il souligné.
« Au Mali, 60% de la population vit dans des zones rurales où l'agriculture et l'agro-pastoralisme sont les principales activités, et la pauvreté atteint 53%. On attend une chute de la production agricole d'environ 17% d'ici 2050 », a affirmé le Fida dans un communiqué rendu public mardi.
« [Les terroristes] ont gravement nui aux zones rurales. Les agriculteurs et les éleveurs abandonnent leurs champs et leur bétail dans la peur, et les marchés alimentaires locaux restent vides », a insisté Keita auprès de ses partenaires.
Pour rappel, le Mali fait partie des pays les plus touchés par l’insécurité dans la bande sahélo-sharienne africaine, au même titre que le Burkina Faso et le Niger, ce qui a entraîné des déplacement massifs des populations, « par millions », selon Keita.
« La semaine dernière, les organisations des Nations Unies ont tiré la sonnette d'alarme concernant les millions de personnes qui souffrent actuellement de la faim au Burkina Faso, au Mali et au Niger en raison d'une crise sécuritaire qui s'aggrave rapidement et qui est encore exacerbée par les changements climatiques », a rapporté le Fida.
Lassaad Ben Ahmed
Photographie : Archive, Agence Anadolu
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