Dans une interview avec l'agence de presse espagnole EFE
Le président bolivien sortant, Evo Morales, a déclaré, lundi, qu'il craignait que le pays ne sombre dans la guerre civile après les troubles politiques et la violence qui ont fait 23 morts au moins, dimanche soir.
C’est ce qui ressort d'un entretien accordé par Morales à l'agence de presse espagnole EFE, au cours duquel il a également appelé à une médiation internationale pour calmer la situation trouble dans le pays.
"Ce serait bien que le gouvernement espagnol, l'ancien Premier ministre espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, ou l'ancien président uruguayen, Pépé Mujica, ou d'autres gouvernements assument le rôle de médiation", a-t-il déclaré.
Il a également appelé à un "dialogue national" comme seul moyen de mettre fin à la violence, selon la même source.
Et d’ajouter que des gangs paient leurs hommes 100 dollars par jour pour continuer à manifester de manière violente contre lui.
Plus tôt dans la journée, Morales a déclaré sur Twitter que "24 personnes (et non pas 23) ont été tuées au cours des violences que vit le pays depuis des jours ".
Dimanche, la Commission interaméricaine des droits de l'Homme (CIDH), a annoncé que 23 partisans du Président Morales sont morts entre le 20 octobre et le 16 novembre.
Le comité a noté que 715 personnes avaient été blessées, dont 8 journalistes et 56 policiers.
Il a également précisé que 1122 personnes ont été interpellées et 50 autres arrêtées.
Parallèlement à la poursuite des violences dans le pays, Jeanine Anèz, vice-présidente du Sénat bolivien, qui s'est déclarée présidente par intérim du pays, a promulgué un décret exonérant les forces de sécurité de toute responsabilité juridique dans leur répression des manifestants.
Morales a démissionné dimanche dernier, après que l'armée lui ait demandé de renoncer à sa fonction pour préserver la stabilité du pays, en proie à des troubles et à des manifestations à la suite de l'annonce d'un quatrième mandat du président sortant.
Morales, arrivé au Mexique après avoir obtenu l'asile politique, dirigeait la Bolivie depuis 2006.
Beyza Binnur Donmez, Mourad Belhaj
Photographie : Archive, Agence Anadolu