Les victimes "ont été blessées par balle lorsque la police a ouvert le feu pour réprimer les violentes manifestations", selon des informations locales.
Au moins deux manifestants ont été tués dans le sud de l'Inde alors que les manifestations contre la nouvelle loi controversée sur la citoyenneté s'intensifiaient et se répandaient jeudi, ont rapporté les médias locaux.
Les décès sont survenus à Mangaluru (Mangalore, à ne pas confondre avec Bengalore, à 350 km de cette ville, NDLR), dans l'État du Karnataka, lorsque la police a ouvert le feu pour réprimer les manifestations.
«Deux manifestants ont été tués par des tirs de la police lors de manifestations au Karnataka, à Mangaluru. Les victimes, Jaleel (49) et Nauseen (23), ont été blessées par balle lorsque la police a ouvert le feu pour réprimer les violentes protestations contre la récente modification de la loi sur la citoyenneté », a rapporté India Today.
Dinesh Gundu Rao, un haut responsable du Congrès au Karnataka, s'est rendu sur les réseaux sociaux pour rendre hommage aux deux victimes.
«Des nouvelles tragiques à Mangaluru. Deux personnes sont décédées lors des tirs de la police et deux auraient été grièvement blessées. Le BJP est directement responsable de la rupture de l'ordre public. Les déclarations et les actions du gouvernement du BJP et de ses dirigeants créent un environnement provocateur inutile », a déclaré Rao sur Twitter.
L'Inde est témoin de protestations généralisées contre la nouvelle loi controversée sur la citoyenneté, qui est considérée comme discriminatoire à l'égard des Musulmans.
Les manifestants de divers États ont défié les interdictions de réunion publique, incitant les autorités à arrêter des centaines de militants, dont l'éminent historien Ramachandra Guha, des politiciens et des militants de la société civile.
Les manifestations ont également pris des allures de champs de bataille à Lucknow, la capitale du plus grand État indien de l’Uttar Pradesh.
La police a utilisé des gaz lacrymogènes et des matraques pour disperser les manifestants, après que des véhicules stationnés devant un poste de police ont été incendiés et que des pierres ont été lancées lors d'une manifestation, a déclaré le Press Trust of India.
Le Citizenship Amendment Act (CAA), adopté la semaine dernière, accorde la citoyenneté aux hindous, aux sikhs, aux jaïns et aux chrétiens du Pakistan, d'Afghanistan et du Bangladesh, mais bloque la naturalisation des musulmans.
Les dirigeants musulmans craignent que la nouvelle loi serait liée au Registre national des citoyens (NRC), un exercice où chaque citoyen serait invité à prouver sa citoyenneté indienne.
Les non-musulmans seraient couverts par la nouvelle loi et seraient automatiquement citoyens, mais les 180 millions d'habitants musulmans du pays seraient obligés de prouver leur citoyenneté.
Ahmad Adil, Ümit Dönmez
Photographie : Archive, Agence Anadolu