L'Assemblée générale adopte une résolution appelant le gouvernement du Myanmar à prendre des mesures urgentes pour mettre fin aux abus contre les Rohingyas.
L'Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution qui condamne fermement le Myanmar pour violation des droits humains des Rohingyas, peuple musulman, minoritaire dans le pays.
La résolution 134-9, adoptée vendredi, appelle l'État du Myanmar à prendre des mesures urgentes pour prévenir les violations des droits de l'homme, notamment la torture, le viol et les arrestations arbitraires de minorités dans la région, en particulier les Rohingyas musulmans.
Les résolutions de l'Assemblée générale ne sont pas juridiquement contraignantes, mais elles reflètent ses vues sur les violations des droits de l'homme au Myanmar.
Par ailleurs, la semaine dernière, le bureau du procureur de la Cour pénale internationale à La Haye a annoncé qu'une enquête préliminaire, ouverte l'année dernière sur les crimes contre l'humanité commis par le Myanmar, avait été achevée avant une enquête plus approfondie.
Un peuple persécuté
Les Rohingyas, décrits par l'ONU comme le peuple le plus persécuté au monde, font face à des craintes accrues d'attaques depuis que des dizaines de personnes ont été tuées dans des violences communautaires en 2012.
Selon Amnesty International, plus de 750 000 réfugiés rohingyas, pour la plupart des femmes et des enfants, ont fui le Myanmar et se sont réfugiés au Bangladesh après que les forces du Myanmar ont lancé une répression contre la communauté musulmane minoritaire, en août 2017, faisant passer le nombre de personnes persécutées au Bangladesh à plus de 1,2 million.
Depuis le 25 août 2017, près de 24 000 musulmans rohingyas ont été tués par les forces de l'État du Myanmar, selon un rapport de l'Agence ontarienne de développement international (OIDA).
Plus de 34 000 Rohingyas ont également été jetés dans des feux, tandis que plus de 114 000 autres ont été battus, selon le rapport de l'OIDA, intitulé «Migration forcée des Rohingyas: l'expérience incalculable».
Quelque 18 000 femmes et filles rohingyas ont été violées par l’armée et la police du Myanmar et plus de 115 000 foyers rohingyas ont été incendiés et 113 000 autres ont été vandalisés, selon ce rapport.
Hakan Copur, Davut Demircan, Ümit Dönmez
Photographie : Archive, Agence Anadolu