L'ambassadeur d'Azerbaïdjan en Turquie a déclaré que l'Arménie soulevait des questions au Congrès américain chaque fois qu'Ankara et Bakou avaient des problèmes avec l'Ouest.
L'ambassadeur d'Azerbaïdjan à Ankara a déploré vendredi que l'Arménie et son groupe de pression aux États-Unis mettent en place une politique étrangère opportuniste dans la mesure où "ils n'acceptent pas d'ouvrir leurs archives historiques à des historiens".
Soulignant la proximité entre la Turquie et l'Azerbaïdjan, Hazar Ibrahim a noté que les deux pays partageaient une politique étrangère commune et continueraient à se soutenir mutuellement.
Faisant valoir qu'Erevan insistait continuellement pour que son agenda soit porté au congrès américain chaque fois que la Turquie ou l'Azerbaïdjan avaient un problème avec l'Occident, Ibrahim a déclaré : "Ce n'est pas juste, ce n'est pas de la politique, c'est de l'opportunisme".
L'ambassadeur azerbaïdjanais à Ankara a rappelé que l'Arménie ne voulait pas ouvrir ses archives historiques car cela révèlerait la vérité sur les événements de 1915.
Il a souligné que si certains pays - dont les États-Unis, la France et la Russie - avaient approuvé la politique expansionniste de l'Arménie, l'Azerbaïdjan insiste pour que Erevan obéisse au droit international et se retire des territoires azerbaïdjanais qu'elle occupe.
La situation du Haut Karabakh aurait dû signaler à l’Arménie qu’ils n’ont pas d’autre moyen que de quitter les terres azerbaïdjanaises et d’obéir au droit international.
Ibrahim a affirmé que de nombreux groupes de la région voulaient réduire l'influence de la Turquie en semant la discorde entre Ankara et Bakou.
"Ils craignent que, si la Turquie et l'Azerbaïdjan sont ensemble, nous puissions avoir notre mot à dire dans notre région.
"Le fait que la Turquie se trouve juste à côté de son État frère assure sa sécurité, car il n'y a pas beaucoup d'autres États sur lesquels la Turquie peut compter", a déclaré Ibrahim. Et vice-versa, pourrait-on ajouter.
L'ambassadeur a souligné que les deux Etats œuvraient pour la paix et la prospérité dans la région.
Le Haut-Karabakh est un territoire reconnu internationalement comme faisant partie de l'Azerbaïdjan mais il est illégalement occupé par l'Arménie par le biais d'une agression militaire débutée en 1991.
L'occupation arménienne des terres historiques de l'Azerbaïdjan a amené la Turquie - qui se range aux côtés de Bakou dans le conflit - à fermer sa frontière avec l'Arménie.
Kaan Bozdogan, Dilara Hamit, Ümit Dönmez
Photographie : Archives, Agence Anadolu