Quelque 90 personnalités publiques en France, parmi lesquelles l’acteur Omar Sy, la journaliste Rokhaya Diallo, l’actrice Géraldine Nakache ou encore le géopolitologue Pascal Boniface, ont publié, mardi, sur les colonnes du journal "Le Monde", une tribune dans laquelle ils interpellent le président français Emmanuel Macron pour qu’il dise « stop à la haine des musulmans ».
L’écrit fait directement référence à la montée islamophobe qui sévit dans l’Hexagone depuis quelques semaines.
Les signataires se sont notamment émus de l’agression d’une femme voilée accompagnatrice de sortie scolaire par un élu dans l’enceinte du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté.
Le conseiller régional d’extrême droite Julien Odoul, avait exigé qu’elle retire son foulard, provoquant les larmes de son enfant.
« Nous, personnalités d’horizons divers (...) attachées au principe de laïcité tel qu’inscrit dans la loi, demandons urgemment (…) à Emmanuel Macron, de condamner publiquement l’agression dont cette femme a été victime devant son propre fils », écrivent les auteurs de la tribune.
Ils considèrent que « cette scène, ces mots, ce comportement sont d’une violence et d’une haine inouïes » et reconnaissent que « par notre lâcheté, par nos renoncements, nous avons contribué, petit à petit, à les laisser passer, à les accepter ».
Les personnalités à l’origine de cet écrit exhortent le chef de l’Etat à «dire, avec force, que les femmes musulmanes, portant le foulard ou non, et les musulmans en général ont toute leur place dans notre société ».
Ils demandent à Emmanuel Macron « de refuser que nos concitoyens musulmans soient fichés, stigmatisés, dénoncés pour la simple pratique de leur religion et d’exiger solennellement que cessent les discriminations et les amalgames envers une partie de notre communauté nationale ».
La tribune rappelle enfin que l’extrême droite n’a pas « le monopole » de l’islamophobie et que les « membres de la droite et de la gauche dites républicaines n’hésitent pas à stigmatiser les musulmans » en invoquant la laïcité à mauvais escient.
Fawzia Azzouz, Lassaad Ben Ahmed
Photographie : Archive, Agence Anadolu