Les attaques islamophobes en France ont augmenté de 54% en 2019, a déploré lundi le président de l'Observatoire national de l'islamophobie, rattaché au Conseil français du culte musulman (CFCM).
Dans un communiqué, Abdallah Zekri a rappelé qu'il y avait eu 100 attaques répertoriées contre des musulmans en France en 2018, et a noté que ce nombre est passé à 154 en 2019.
Selon le Ministère français de l'Intérieur, le nombre des "faits antimusulmans demeure relativement faible", rapportant 154 faits, qui se décomposent en 63 actions et 91 menaces.
Les attaques se sont principalement produites dans les régions Île-de-France, Rhône-Alpes et PACA, selon Zekri citant les chiffres rapportés dans le communiqué du ministère datant du 26 janvier.
La majorité des actions concernent des "atteintes aux biens religieux" selon le Collectif contre l'islamophobie (CCIF) qui cite également le ministère.
Le CCIF juge cependant que "le communiqué du Ministère tend à invisibiliser la haine dirigée contre les personnes de confession musulmane" dénonçant une omission d' "actes, propos, discriminations, menaces, violences, attaques à caractère islamophobe" au cours de l'année 2019 qualifiée d' "extrêmement difficile".
L'association de défense des droits humains dénonce également "l'islamophobie institutionnelle", citant pour exemple la suspension de policiers français de confession musulmane "sur base de soupçons et de dénonciations calomnieuses".
Le CCIF annonce également la publication prochaine de son rapport sur l'islamophobie en 2019, dont les chiffres "sont plus importants" que ceux du ministère.
De son côté, le président de l’Observatoire national contre l’islamophobie a souligné qu'il n'y avait aucun lien entre l'islam et le terrorisme et que les musulmans en France devraient pouvoir pratiquer librement leur religion, comme les membres d'autres religions.
Ümit Dönmez
Photographie : Archive, Agence Anadolu