Le premier ministre français Édouard Philippe a annoncé, samedi devant l’Assemblée Nationale, le recours à l’article 49.3 de la constitution, dans le cadre des débats parlementaires sur la réforme des retraites.
Cet article permet de faire adopter un projet de loi sans passer par un vote de la représentation nationale.
« J’ai décidé d'engager la responsabilité du gouvernement sur le projet de loi instituant un système universel de retraite » a expliqué le chef du gouvernement.
Et de préciser que cette décision n’est pas motivée par une volonté de « mettre fin au débat mais pour mettre fin à cet épisode de non-débat, à un parlement privé de sa fonction éminente de faire la loi », faisant allusion aux dizaines de milliers d’amendements déposés par les partis d’oppositions et qui retardent l’adoption du texte de loi.
Édouard Philippe a été vigoureusement hué au terme de son allocution.
Les partis opposés à la réforme des retraites disposent désormais d’un délai de 24 heures pour déposer une motion de censure contre le gouvernement.
Le député d’extrême gauche François Ruffin a immédiatement réagi au micro de BFMTV en fustigeant la décision d’Edouard Philippe et estimant qu’il « va y avoir une motion de censure ».
La députée d’extrême droite Marine le Pen a jugé cette décision « incorrecte » dans la mesure où elle est déposée un samedi soir, obligeant les motions à être déposées dimanche.
Cet épisode intervient après de nombreuses grèves et manifestations dans tout le pays à l’appel des syndicats qui protestent contre l’instauration d’un âge pivot de départ à la retraite à 64 ans ainsi que la mise en place d’un système de retraites à points.
Fawzia Azzouz
Photographie : Archive, Agence Anadolu
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