La Turquie a salué mardi une décision de l'Australie de rouvrir une enquête sur le meurtre de deux diplomates turcs en 1980 par une cellule terroriste arménienne.
"Cette décision, qui même si tardivement donne l’espoir que la justice sera garantie, peut réduire dans une certaine mesure la douleur des proches des martyrs turcs.", a déclaré le ministère des Affaires étrangères de la Turquie, dans un communiqué.
Le 17 décembre 1980, à 9 h45, heure locale, le consul général turc Sarik Ariyak et l'attaché de sécurité Engin Sever ont été abattus devant le domicile d'Ariyak sur Portland Street à Sydney par deux terroristes arméniens.
Alors qu'Ariyak est décédé sur les lieux, Sever a succombé à ses blessures, plus tard à l'hôpital.
"Depuis 1973, 58 citoyens turcs, dont 31 diplomates et les membres de leur famille, ont perdu la vie à la suite des attaques terroristes perpétrées par des organisations terroristes arméniennes appelées ASALA, JCAG et ARA", a rappelé le ministère.
"La majorité des enquêtes menées dans les pays occidentaux où les attaques ont été perpétrées n'ont pas été concluantes et les dossiers sont restées sans suite".
"Nous nous attendons à ce que d'autres pays prennent des mesures similaires [à celle de l'Australie] lorsque des dossiers non concluants concernant des diplomates turcs martyrs ont été clos", indique le communiqué.
"Pour la première fois en Australie, une récompense d'un million de dollars australiens est offerte pour la capture des auteurs d'une attaque terroriste à l'occasion du 39ème anniversaire du décès des martyrs turcs bien-aimés.", a-t-il noté.
La grande majorité des attaques ont été menées par l'ASALA et le JCAG.
L'ASALA, fondée en 1975, a été le premier groupe terroriste arménien à faire la guerre à la Turquie.
Il a non seulement ciblé la Turquie mais aussi d'autres pays et est devenu tristement célèbre pour un attentat à la bombe de 1975 contre le bureau de Beyrouth du Conseil œcuménique des Églises.
Le JCAG a été créé en 1975 à Beyrouth. Cependant, il est nationaliste, pas marxiste-léniniste comme ASALA.
Affirmant qu'il n'a reçu que le soutien de la diaspora arménienne plutôt que d'autres partenaires étrangers, JCAG n'a ciblé la Turquie que parce qu'il pensait que l'attaque d'autres pays nuirait à la soi-disant «lutte arménienne».
Il a d'abord gagné en notoriété en revendiquant avec l'ASALA la responsabilité d'une attaque en 1975 contre Danis Tunaligil, l'ambassadeur de Turquie à Vienne.
Faruk Zorlu, Ümit Dönmez
Photographie : Archive, Agence Anadolu
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