"Nous invitons tous les membres de l'UE, en particulier l'Italie, à abandonner leurs attitudes qui font fi des Chypriotes turcs", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Aksoy.
Le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hami Aksoy a répondu aux déclarations récentes de l'Italie et de l'Administration chypriote grecque (ACG) concernant les activités de la Turquie en Méditerranée orientale.
"Nous invitons une fois de plus tous les membres de l'Union Européenne, en particulier l'Italie, à abandonner leurs attitudes qui consistent à faire fi des Chypriotes turcs", a déclaré Aksoy.
Le porte-parole Aksoy a répondu par écrit à la question concernant la déclaration commune des ministres des Affaires étrangères italien, Luigi Di Maio, et chypriote grec, Nikos Hristodulidis, le 29 janvier à Rome, sur la Méditerranée orientale et l'exploitation des ressources naturelles de cette région.
Notant qu'ils considèrent la déclaration faite hier comme "regrettable" en particulier pour l'Italie, Aksoy a rappelé que "les Chypriotes turcs, en tant que copropriétaires de l'île, ont des droits égaux sur les ressources en gaz naturel et en pétrole de l'île, ajoutant que :
"Sur base de ces droits, le gouvernement de la République Turque de Chypre du Nord (RTCN) a accordé à la « Compagnie pétrolière de Turquie » (TPAO) des licences de recherche et de forage en 2011."
Aksoy a ensuite souligné que la TPAO poursuivra ses activités "jusqu'à ce que les droits des Chypriotes turcs soient garantis".
Le porte-parole turc a ensuite noté que "la garantie de ces droits serait possible soit par l'arrêt conjoint de toutes les activités « offshore » dans le sud de l'île jusqu'à la résolution de la question chypriote, soit par la coopération des Chypriotes grecs avec les Chypriotes turcs dans le cadre de la proposition datée du 13 juillet 2019", et a ainsi rappelé qu'une solution diplomatique à la crise était déjà sur la table.
"Sinon, la Turquie continuera résolument à protéger les droits des Chypriotes turcs. C'est la raison pour laquelle nous invitons une fois de plus tous les membres de l'UE, en particulier l'Italie, à abandonner leurs attitudes qui consistent à faire fi des Chypriotes turcs.", a souligné Aksoy.
Le porte-parole a ensuite souligné que la résolution de la question chypriote demeurait une priorité pour la Turquie en Méditerranée orientale, ajoutant que :
"La délimitation des zones de juridiction maritime dans l'ouest de l'île de Chypre ne sera possible qu'après la résolution de la question chypriote".
"Il n'est même pas question que la Turquie entame des négociations de délimitation avec une entité qui ne représente pas les Chypriotes turcs et qui usurpe le titre de la République de Chypre depuis 1963", a-t-il conclu.
La Turquie conteste les forages unilatéraux de l’Administration chypriote grecque en Méditerranée orientale, soulignant que la République Turque de Chypre du Nord (RTCN), a également des droits sur les ressources des zones maritimes exclusives de l'île.
En 1974, à la suite d’un coup d'État visant à l'annexion de Chypre par la Grèce, Ankara a dû intervenir en tant que puissance garante selon les traités internationaux, pour protéger les droits des Chypriotes turcs.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a récemment rappelé que la Turquie ne laisserait jamais les droits des Turcs de Chypre être spoliés.
Ümit Dönmez
Photographie : Archive, Agence Anadolu