Les résidents civils de la ville expriment leur crainte d'une agression imminente par le régime d'Assad.
Photographie : Ahmet Cerban & Muhammed Said, Agence Anadolu, vendredi 31 août 2018
Les habitants de la ville syrienne d’Idlib (s'écrit également "Idleb"), dans le nord-ouest du pays, appellent la Turquie à aider à assurer leur sécurité au milieu des craintes d’une attaque imminente du régime d’Assad.
Réunis après les prières du vendredi, les habitants des différents quartiers d'Idlib et de l'ouest d'Alep ont défilé dans les rues en tenant des banderoles en anglais, en turc et en arabe.
"Nous n'avons pas d'amis sauf Allah et les Turcs", lisait-on sur une bannière. «Assad et ses alliés sont des terroristes; La Turquie est une source de paix », lisait-on sur une autre.
En mai, Idlib a été désignée «zone de désescalade» - dans laquelle les actes d’agression sont expressément interdits - dans le cadre du processus en cours d’Astana.
Néanmoins, Idlib est la cible de bombardements aériens féroces par la Russie et les forces du régime Assad depuis deux mois.
«Idlib est un microcosme de la Syrie», constate Ahmed Firas Allush, président du conseil local d’Idlib.
«Nous continuons à résister ici», a-t-il déclaré. "Et nous continuerons à résister jusqu'à notre dernière goutte de sang."
Allush a appelé la Turquie à ne pas abandonner Idlib, le dernier bastion majeur de l'opposition en Syrie.
"Nous soutiendrons l’entrée de la Turquie dans la région pour la prendre sous sa protection", a exprimé le manifestant Ahmed Islam aux médias présents.
"Des millions de personnes vont fuir si le régime lance une attaque", a-t-il noté. "Ce serait un bain de sang."
"Nous rejetons les affirmations selon lesquelles les terroristes sont à Idlib", ajoute par ailleurs Allush. «Seuls les civils et les personnes déplacées vivent ici.»
Basel Hawwa, un autre manifestant, a déclaré que le rassemblement de vendredi avait pour objectif d’exhorter la communauté internationale à intervenir au nom de Idlib pour empêcher une agression du régime.
«Idlib devrait être sous contrôle turc, tout comme Afrin et Jarablus», a affirmé Hawwa, faisant référence à deux autres villes du nord de la Syrie où des troupes turques ont été déployées dans le cadre des opérations antiterroristes transfrontalières visant les groupes PKK et ses affiliés syriens YPG et PYD, ainsi que le groupe Daech.
La Syrie ne fait que commencer à émerger d'un conflit dévastateur qui a débuté au début de 2011, lorsque le régime d'Assad a réprimé les manifestants avec une férocité inattendue.
Burak Karacaoğlu, Eşref Musa, Kübra Chohan, Adam Moro, Ümit Dönmez
Photographie : Archive, Agence Anadolu
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